Je ne pense pas comme Shakespeare que le monde soit un théâtre. Selon moi, chacun possède le sien et se moque bien des autres. Ce sont peut-être les seuls facteurs de hasard de notre vie, ces autres : ce sont nos spectateurs, ceux qui nous soutiennent ou nous critiquent, ceux que l’on aime, qui nous font de la peine, et surtout ceux dont on se sert pour justifier un fiasco total. Chacun a le choix.
Les gens ont besoin de se dire qu’ils sont bloqués pour accomplir des choses dont ils n’ont pas envi. Cette absence de choix est censée justifier leurs actes. Mais ils en ont besoin. Prenons l’exemple de ma mère, femme de 48ans, travaillant à mi-temps comme infirmière psy. Depuis mon plus jeune age, je l’ai toujours entendu se plaindre de ses nombreux travaux à la maison (plainte d’ailleurs justifiée), mais un beau jour je me suis demandée pourquoi elle faisait tout ça, pourquoi même quand le ménage n’était pas utile, elle s’y attelait avec humeur. Ma chère télévision m’a donné une réponse, dans une émission sur ARTE : selon les « spécialistes », ma mère compense un sentiment d’inutilité du à son manque d’activité professionnelle. Ce n’est sûrement pas faux.
Je tiens à insister sur le choix. C’est lui fait que chaque personne est différente, que les situations les plus banales vont entraînées de multiples réactions. Pourquoi des gens se suicident t-ils alors que d’autres remontent la pente ? On choisit son registre : Serais je comique ? Pathétique ? Tragique, peut être ? Les gens ont tendance à s’en remettre au destin, à se cacher derrière la fatalité. Est-on maître de son destin ? Je pense que oui. Le problème est que, une fois que la voie est choisie, peu de gens reviennent sur leur pas, peu essayent de changer. Il est tellement plus simple de se lamenter sur son sort.
J’ai longtemps hésité avant de vous raconter mon histoire, celle du théâtre de ma vie. En voulant créer une pièce hors du commun, je suis devenue un texte, sans acteur, ni metteur en scène. Les faits ? Je me suis suicidée. C’est simple et lâche, mais tellement beau. Je pense sincèrement que c’est la meilleure fin que je pouvais me souhaiter.
Tout commença un 4 Septembre, le jour de ma naissance ; mais je devrais dire vers l’âge de 11ans, car alors j’ai pris conscience que je pouvais changer de mode. Tout, avant mes 11ans, avait été calme et tranquille. J’étais une petite fille rigolote, timide et plutôt gauche ; mais j’avais une telle joie de vivre que mon comportement stupéfia mes parents lorsque de la comédie, je voulu passer au tragique.
Ma transition aura duré deux ans, en tout. Je me répétais que j’allais exploser un jour ou l’autre ; et je lisais avec un plaisir malsain tous ces témoignages de femmes battues, enlevées, violées. Je ne sais pas en quel terme j’entrevoyais cette explosion. J’imaginais parfois la mort de mes parents, ou l’apparition d’une maladie, servant de prétexte à une adolescence faite d’aventures, d’interdits, et de malheur. Car, le malheur m’émerveillait en tant que petite fille gâtée que j’étais. Ma vie, à l’époque me semblait déjà bien fade. Je décidai alors de changer.
Voilà ce que j'ai écrit hier soir dans mon lit. Beaucoup de choses sont à revoir, mais j'ai besoin d'un avis pour continuer. Certaines phrases me gênent, certaines expressions sont un peu lourdes... bref n'hésitez pas à me donner votre avis, toute critique est la bienvenue.