moi j'ai décidé de détruire ma vie. Chacun son trip. Pour être plus précis je la laisse me détruire à coup d'heures passées, pas besoin de drogues ni d'autres fioritures. Elle va gentiment m'achever pour laisser derrière mon sillage cadavres et autres bêtises du créateur.
Non je ne crois pas en dieu. Je n'ai jamais été en vie, comme vous n'avez jamais été en vie, vous aussi, nous sommes tous des cadavres et l'humanité est un vaste cimetière car personne n'ose vivre ici. Je continue de me présenter ce n'est pas une nouvelle ce n'est pas une romance:
j'ai peut-être vécu une histoire d'amour, mais, en y réfléchissant bien, je crois qu'il s'agissait d'une simple névrose, peut-être que je l'ai moi-même créé, je ne sais plus, à force de traîner et d'"écrire des conneries" comme dirait l'autre connard, mes souvenirs ne sont que des chimères.
L'autre connard, c'est mon père, quand je lui parle il dit que c'est de la littérature, heureux et fier de son expression comme d'une bitte supplémentaire.
J'ai 20 ans. Pour ceux qui voudrait me ranger dans la catégorie "crise d'ado attardé révolté etc" ça soulagera quelques bonnes conscience de surcroit.
Que vais-je pouvoir vous dire à présent? Si je me sens mieux avec vous? Si, au contraire, j'ai davantage envie de crever? Ma vision du monde? Mes extravagances d'ado puéril? Mes prochaines mutilations? Comme un spasme confronté à une vie bien réelle. Bien réelle pour vous tous, cadavres. Mais pas pour moi. Pourtant je me soigne, j'essaye d'être de votre côté, enfin de paraître de votre côté, plus précisemment, puisque je sais que je ne pourrais jamais tenir dans le moule du cercueil, vous voyez, il est maintenant un peu plus de deux heurs du mat et pendant que vous dormez moi je vide la baignoire de son sang.
Mais rassurez-vous: je ne vais pas mourir: trop lâche pour aimer la vie trop lâche pour aimer la Mort, j'ai failli mettre ça comme signature, j(ai opté pour quelque chose de plus littéraire, pour faire style, comme diraient les jeunes aliénés de ma génération.
"Moi je ne veux rire à rien et libre soit cette infortune", vous connaissez Rimbaud? Non? Je vais pas vous casser les couilles avec un auteur dont vous avez peut-être rien à foutre, mais je peux vous dire que c'était un "artiste" un vrai. Comme Céline. Il y en a un autre que j'aime mais celui là je le dis jamais: bien trop dangereux pour la jeunesse, je l'appelerai tout simplement l'Artiste.
Je pense pas être un génie, encore moins un artiste, j'ai toujours eu honte de mes créatures, littérature de schizophrène.
Enfin je m'arrête là pour l'instant: nous sommes tout un groupe dans le cochon. Plus tard, peut-être, je procéderai à quelques présentations discrètes.
Regan.
Ou Chris. (cf "l'exorciste" le livre svp)